"Mammuth" : né pour être sauvage, sur les routes des Charentes
Jacques Mandelbaum (Le Monde, avril 2010)
(...)
Les annotations judicieuses sur l'état de la société contemporaine, le laminage de la culture ouvrière et de la culture tout court, la ruine de la solidarité et de la dignité de classe, le désamour du travail bien fait, la tristesse du paysage contemporain, la dématérialisation informatisée du monde, tout cela est parfait.
Le film va pourtant plus loin. En affublant Pilardosse de la présence à ses côtés du fantôme d'un amour de jeunesse (Isabelle Adjani), il reconstitue en creux le couple d'acteurs de Barocco (1976), d'André Téchiné, et se transforme en une émouvante méditation mélancolique sur le temps qui passe, sur la dépossession du monde, sur le cinéma comme enregistrement poétique de la mort au -travail.
Sous la trivialité pachydermique de cette balade, Gérard Depardieu se révèle comme ce qu'il n'a jamais cessé d'être : un immense acteur romantique, en mal d'amour et de tendresse. C'est d'ailleurs le seul bien qui reste à son personnage, qui s'en retourne auprès de sa femme Gros-Jean comme devant, mais le coeur en feu pour elle. L'amour serait-il, par les temps qui courent, la dernière révolution possible ? Merci de signaler aux auteurs ou au journal une éventuelle autre solution.
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