21.10.10

Finalement quoi? (Philipp Madral)

Chaque nuit, cet homme rêve, cauchemarde, gesticule, tombe. Chaque matin, enfin, faudrait connaître l'heure qu'il est quand il tombe, la machine se remet en route, doucement, inlassablement, puis s'accélère. Dans cet espace nu, sans mur, l'homme s'accroche au fil de sa vie et voudrait pousser la porte. Il se rappelle son chien, sa mère, la mouche, son père, son frère, les moutons bruns avec de grandes cornes très compliquées et dans un bel élan de santé, se promet qu'il va sortir, rire, chanter et que la situation changera. Mais il n'y a pas de porte, pas de mur à pousser, seulement les murs du Théâtre, et nous sommes tous avec lui sur ce plateau, dans ses rêves, nos rêves, sa musique qui se faufile, pauvre, blessée, essentielle.

Cette parole est la nôtre ; elle résonne, murmure.
C'est une parole fière
Une parole entière et brisée
Une parole enfouie en chacun de nous,
Sous les mots, sous les voix,
Et qui au détour d'un moment du Théâtre, à la dérobée
Devient le lieu d'une présence au monde.


(Auditrotium Bizet, Herve i Nathalie)

http://www.passion-theatre.org/cgi-bin/pti_lol/spectacle/affiche/fiche.pl?id_planning=4485

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